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Le Centre de recherche en linguistique appliquée Termisti, de l’Institut supérieur de traducteurs et interprètes (ISTI, Haute École de Bruxelles), et le Centrum voor Vaktaal en Communicatie, de la Erasmushogeschool Brussel ont le plaisir de vous inviter à leur journée d'études conjointe, qui se déroulera le vendredi 29 avril 2011 dans les locaux de l'ISTI. Les intervenants s'intéresseront, cette année, aux liens entre la néologie et la traduction spécialisée et tenteront de faire le point sur les nombreuses perspectives de recherche qui s'ouvrent dans ce champ d'investigation. Travaillant dans un domaine spécialisé, le traducteur est souvent confronté à la problématique de la néologie. Devant rendre compte d'une nouvelle création lexicale rencontrée dans la langue source, trace manifeste de l'émergence d'une nouvelle conceptualisation, il participe à un processus de formation secondaire des termes (secondary term formation), au sens où l'entend Juan Sager (1990 : 80sv.). En ce sens, les qualités requises de la part du traducteur dépassent celles incluses dans la notion traditionnelle de « compétence néologique », censément commune à tout locuteur natif. En l'absence de sources terminographiques fiables, il lui faut faire preuve de qualités originales conditionnées par une formation ad hoc. Quel que soit le cas de figure, le traducteur se doit tout à la fois de montrer des qualités de lexicologue et de terminologue, formé à la sémantique et à la morphologie lexicales, de mener des investigations approfondies auprès des spécialistes, voire de se résoudre à l'emprunt ou de proposer une création originale et pertinente dans sa langue maternelle. Cette « formation secondaire » utiliserait-elle d'autres matrices que celles observées dans le corpus spécialisé, celles-ci seraient-elles propres au mécanisme de l'équivalence ? Sachant que l'équivalence s'établit toujours en contexte, sous quelles conditions le néologisme du traducteur a-t-il une vocation autre que celle d'hapax ?
Dans le monde de la terminologie, le rapport triangulaire entre la néologie, la traduction spécialisée et la production terminographique n'a pas toujours été envisagé sous l'angle de l'interdépendance. La volonté stratégique de faire à tout prix de la terminologie une discipline distincte de la lexicologie a conduit à parler de néonyme et à parfois vouloir distinguer ce fait de langue du néologisme. Il serait intéressant de ce point de vue de s'interroger sur le moindre intérêt des spécialistes de la néologie pour les constructions syntagmatiques ou des terminologues pour la néologie sémantique. Il est vrai que ces deux phénomènes sont moins aisés à identifier dans le corpus et qu'à ce jour, les outils proposés par l'ingénierie linguistique n'aident guère à les isoler.
On a pu également, dans une perspective aménagiste, faire du néologisme, le concurrent officiel d'un emprunt toujours perçu comme malvenu, car relevant d'une matrice « externe ». Dans ce cas, doit-on voir une concurrence entre la néologie dite « traductive » et celle que l'on qualifie d'« officielle » ? Les aspects cognitifs, sociologiques, pragmatiques, voire économiques, de la traduction des néologismes demeurent encore trop peu pris en compte, dans les études comme dans les manuels de référence. Une sacralisation abusive du contenu des grandes banques terminologiques ne risque-t-elle pas, elle-même, de conduire à la diffusion en langue spécialisée des équivalents inadéquats qui feront figure de néologismes aux yeux du spécialiste ?
L'ancrage bruxellois de nos centres de recherche nous conduit à envisager également ces problématiques dans un cadre européen. Les pères de l'Europe ont doté chaque langue d'un statut équivalent, garanti notamment par l'article 55 de la version consolidée du Traité sur l'Union européenne. Toutefois, en dépit d'un discours explicite sur le respect de la diversité linguistique, les institutions européennes n'ont pas développé une politique volontariste en matière d'aménagement linguistique, laissant cette question aux mains des États, voire du « marché linguistique » (Bourdieu 1982). Peu de recherches fondamentales relatives à la dynamique des langues et à la problématique de la néologie traductive ont été financées. Dans le même temps, les textes officiels sont de plus en plus souvent rédigés en anglais, ce qui oblige les traducteurs à pratiquer le délicat exercice de la formation secondaire en ayant recours aux seuls outils dont on a bien voulu les doter. Il semble dès lors légitime de se demander si la traduction des textes européens débouche sur une interprétation unique de leur contenu en dépit de la pluralité des lectures qu'induit la diversité des langues et des cultures.
Bourdieu (P.), 1982 : Ce que parler veut dire : L'économie des échanges linguistiques, Paris : Fayard.
Sager (J.C.), 1990 : A Practical Course in Terminology Processing, Amsterdam-Philadelphia : John Benjamins Publishing Company.
Gisle Andersen (Norwegian School of Economics and Business Administration [NHH], Bergen), Pascaline Dury (CRTT, Université Lumière Lyon 2), John Humbley et Natalie Kübler (CLILLAC-ARP, Université Paris Diderot), Maria Teresa Musacchio (Faculty of Political Science, University of Padova), Joaquín García Palacios and Lara Sanz Vicente (Grupo Neousal, University of Salamanca), Jean Quirion (École de traduction et d'interprétation, Université d'Ottawa), Antoinette Renouf (RDUES, Birmingham City University), Reuben Seychell (Dipartiment tal-Malti, Kummissjoni Ewropea, Direttorat Ġenerali tat-Traduzzjoni), Rita Temmerman et Koen Kerremans (Centrum voor Vaktaal en Communicatie, Erasmushogeschool Brussel).
09h00 – 09h30 | Enregistrement des participants | |||
09h30 – 09h45 | Accueil | |||
09h45 – 10h45 | John Humbley et Natalie Kübler (CLILLAC-ARP, Université Paris Diderot), Néologie d’origine, néologie de transfert : à la recherche d’une complémentarité | résumé | diapos | |
10h45 – 11h00 | Pause | |||
11h00 – 11h30 | Gisle Andersen (Norwegian School of Economics and Business Administration [NHH], Bergen), The corpus-driven approach to neology and its relevance for terminology | abstract | slides | |
11h30 – 12h00 | Pascaline Dury (CRTT, Université Lumière Lyon 2), Le sentiment d’un « besoin néologique » chez les experts pour remplacer des termes à connotation péjorative : quelques exemples tirés du domaine médical | résumé | diapos | |
12h00 – 12h30 | Maria Teresa Musacchio (Faculty of Political Science, University of Padova), Neology in popular science between synchrony and diachrony | abstract | slides | |
12h30 – 14h00 | Repas | |||
14h00 – 14h30 | Jean Quirion (École de traduction et d'interprétation, Université d'Ottawa), Perception et concurrence néologiques en situation linguistique minoritaire | résumé | diapos | |
14h30 – 15h00 | Joaquín García Palacios and Lara Sanz Vicente (Grupo Neousal, University of Salamanca), The role of translation in secondary term formation | abstract | slides | |
15h00 – 15h30 | Antoinette Renouf (RDUES, Birmingham City University), Defining neology to meet the needs of the translator | abstract | ||
15h30 – 15h45 | Pause | |||
15h45 – 16h15 | Reuben Seychell (Dipartiment tal-Malti, Kummissjoni Ewropea, Direttorat Ġenerali tat-Traduzzjoni), How we neologise in Maltese | abstract | slides | |
16h15 – 16h45 | Rita Temmerman and Koen Kerremans (Centrum voor Vaktaal en Communicatie, Erasmushogeschool Brussel), Secondary term formation in EU translations: a case of 'monitored laissez-faire'? | abstract | slides | |
16h45 – 17h15 | Teresa Cabré et Rogelio Nazar (IULATERM, Universitat Pompeu Fabra, Barcelona), Vers une nouvelle stratégie de détection de néologismes | abstract | summary | |
17h15 – 17h30 | Synthèse finale | |||
17h30 | Réception |
Si vous souhaitez participer à cette journée d'études, merci de vous y inscrire avant le 8 avril 2011 en adressant un courriel à l'adresse . Les frais de participation s'élèvent à 30 euros. Ils couvrent les fournitures, le repas ainsi que la réception. Ils doivent être payés par virement bancaire avant le 15 avril 2011 sur le compte de la Haute École de Bruxelles, la communication mentionnant « séminaire Termisti-CVC 2011 : votre nom et votre prénom ».
N° de compte : 068-2143700-27
IBAN : BE48 0682 1437 0027
BIC : GKCCBEBB
MCF Haute École de la Communauté française de Bruxelles
749, chaussée de Waterloo
B-1180 Bruxelles
Belgique
Centre de recherche Termisti
Institut supérieur de traducteurs et interprètes
34, rue Joseph Hazard
B-1180 Bruxelles
Belgique
+32.2.340.12.87
La revue Neologica consacrera son numéro 6, à paraître en juillet 2012, à la thématique du séminaire. Un appel est en ligne sur le site du laboratoire LDI (Université Paris 13). Les textes peuvent être proposés en français, anglais, allemand ou espagnol.
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dernière mise à jour : 17 février 2012
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