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Traduire aux confins du lexique :
Les nouveaux terrains de la terminologie

6e Séminaire de terminologie de Bruxelles (STIB 2013)

organisé par le CVC et Termisti

Institut supérieur de traducteurs et interprètes
Haute École de Bruxelles
31 mai 2013



 

Présentation

Le Centre de recherche en linguistique appliquée Termisti, de l’Institut supérieur de traducteurs et interprètes (ISTI, Haute École de Bruxelles), et le Centrum voor Vaktaal en Communicatie, de la Erasmushogeschool Brussel, ont le plaisir de vous inviter à leur journée d'étude conjointe, qui se déroulera le vendredi 31 mai 2013 dans les locaux de l'ISTI.

Cette année, les communications porteront sur le traitement en terminologie multilingue des unités lexicales que l'on hésite souvent à intégrer dans les dictionnaires spécialisés : noms d'organismes, noms de marque, noms de produits, raisons sociales, sigles, acronymes, toponymes, anthroponymes, phénomènes naturels, molécules, spécialités culinaires, produits du terroir, hapax, etc.

De tradition, le lexicographe est réticent à faire figurer dans les dictionnaires de la langue générale nombre d’unités du lexique que l’usager qualifiera intuitivement de « mots ». Ainsi, les toponymes et anthroponymes sont exclus, car ils ne possèderaient pas de signifié et seulement une référence unique. L’examen des dictionnaires montre que cette position s’avère rapidement intenable dès lors qu’ils intègrent des antonomases (un venturi [fr], een jan-van-gent [nl] ou, inversement, The Pentagon [en], der Reich der aufgenhenden Sonne [de]), des dérivés (a nobelist [en], onusien [fr], zapatista [es], kafkaësk [nl]), des noms de vents orthographiés avec ou sans majuscule selon les normes typographiques de la langue concernée (l’alizé [fr], der Zephyr [de], el mistral [es], de sirocco [nl]) ou encore des syntagmes incluant un nom propre (el número de Avogadro [es], le principe de Bernoulli [fr]). Ledit nom propre n’est pas nécessairement stable à l’intérieur d’une langue, voire d’une langue à l’autre (Brandt's syndrome  = Danbolt-Closs syndrome = enteropathic acrodermatitis [en] se traduit uniquement par acrodermatite entéropathique [fr]).

L’argument de l’intraduisibilité des noms propres a fait long feu et l’ingénierie linguistique ne peut faire l’économie d’une description détaillée de leur usage dans la langue. Ils sont intégrés dans les classes d’objets et la sémantique a reconnu la possibilité d’établir des liens de sens entre des unités qui en sont censément dépourvues. Ainsi en va-t-il de la relation méronymique particulière qui peut lier Alioth et Grote Beer [nl] ou de la relation hyponymique entre Leclerc et char de combat [fr]ou entre Saturn et Planet [de]...

Les désignations d’une marque ou d’un produit, d’une institution, d’un phénomène météorologique ou encore des molécules sont très fréquemment assimilées au nom propre en tant que catégorie de relégation. Au-delà des problématiques liées à l’onomastique, leur plus ou moins grande spécialisation les voue de toute manière à échapper au dictionnaire de la langue générale. Pourtant, les mondes de l’entreprise, du droit ou encore de la science peuvent créer nombre de réalités nouvelles dont les désignations relèvent de l’étude linguistique et traductologique : Velaro® désigne, quelle que soit la langue, un type de TGV développé par Siemens, alors que Xyzal®, Xazal™, Xozal™, Xusal™, Xuzal™, Xyzall™ sont autant de noms commerciaux de la lévocétirizine développée par UCB Pharma ; la loi Hadopi 2 est un concept du droit français ; le courant marin El Niño a donné son nom à un phénomène climatique qui semble désigné partout sous sa désignation espagnole.

Chargés de transmettre un contenu d’une langue à l’autre, ni le traducteur ni l’interprète ne peuvent se satisfaire des préventions du lexicographe. Face à un terme non répertorié, voire jugé non répertoriable, ils doivent tout à la fois en maîtriser l’équivalence – donc le sens –, la prononciation, le genre, le pluriel, les synonymes (y compris les formes brachygraphiques), les antonymes, les dérivations possibles, savoir si un déterminant doit être utilisé ou encore déjouer les pièges de l’homonymie. L'enseignant de langue travaillant sur objectif spécifique ne peut pas davantage exclure toutes ces expressions, s’agissant de répondre aux besoins d’un apprenant spécialiste d’un domaine.

Pour construire des bases de données qui répondent à ces besoins, les terminographes doivent-ils pour autant s’affranchir de la pratique lexicographique ? Dans la tradition de l’École de Vienne et des normes ISO, l’approche conceptuelle permet de donner le statut de terme à bien des formes de désignation, de même qu’elle permet d’identifier des concepts uniques. D’un point de vue terminologique, l’intégration de lexèmes « marginaux » suscite néanmoins diverses interrogations. La fiche terminologique classique est-elle adaptée à leur description complète ? Faut-il les isoler dans une base séparée ? Une typologie des termes concernés permet-elle de déterminer des critères d’intégration et ceux-ci sont-ils indépendants des langues ? Jusqu’à quel point les désidératas du donneur d’ordre ou la diversité de l’usage peuvent-ils être pris en compte sans engendrer bruit et désordre ?

Ces questions et bien d’autres sont de nature à susciter le débat et à intéresser directement le public traditionnel des Journées d'études conjointes CVC-Termisti, qui mêle praticiens des institutions et des entreprises, enseignants et chercheurs en terminologie et en traductologie.

 

Intervenants

Guadalupe Aguado de Cea (Universidad Politécnica de Madrid), Dardo de Vecchi (Euromed-Management, Kedge Business School), Thierry Grass (Université de Strasbourg), John Humbley (Université Paris Diderot), Kira Peshkov (Université d’Aix-Marseille), Gérard Petit (Université de Paris 10), Dieter Rummel (Translation Centre for the Bodies of the European Union, Luxembourg), Ralf Steinberger (European Commission's Joint Research Centre, Ispra), Rita Temmerman (Erasmushogeschool Brussel – Vrije Universiteit Brussel).

 

Programme

09:00 – 09:30

Enregistrement des participants

 

 


09:30 – 09:45

Accueil

 

 


09:45 – 10:45

Thierry Grass (Université de Strasbourg), La traduction des noms propres.

résumé

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10:45 – 11:00

Pause

 

 


11:00 – 11:40

Dieter Rummel (Translation Centre for the Bodies of the European Union, Luxembourg), Really boring terms: The usefulness of unspectacular terminology.

abstract

slides


11:40 – 12:20

Gérard Petit (Université de Paris Ouest), Hybridation et traduction : deux inconciliables ? Le cas du nom de marque déposée

résumé

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12:20 – 14:00

Repas

 

 


14:00 – 14:40

Ralf Steinberger (European Commission's Joint Research Centre, Ispra), JRC-Names - A freely available multilingual name variant spelling dictionary.

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14:40 – 15:20

Rita Temmerman (Erasmushogeschool Brussel – Vrije Universiteit Brussel), The dynamic process of understanding and term creation in the life sciences: from mRNA splicing to spliceosomes. Reflections on primary term creation in English and secondary term creation in French and Dutch.

abstract

slides


15:20 – 16:00

Dardo de Vecchi (Euromed-Management, Kedge Business School), La terminologie vue du côté du besoin de l’organisation.

résumé

diapos


16:00 – 16:20

Pause

 

 


16:20 – 17:00

Guadalupe Aguado de Cea (Universidad Politécnica de Madrid), DBpedia and Terminology: back to basics?

abstract

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17:00 – 17:40

Kira Peshkov (Université d’Aix-Marseille), L’abréviation dans le discours juridique et la traduction.

résumé

diapos

 

17:40 – 18:00

John Humbley (Université Paris Diderot), Synthèse finale – Final Summary

 


18:00

Réception

 


 

Inscription

Si vous souhaitez participer à cette journée d'étude, merci de vous y inscrire avant le 20 mai 2013 en adressant un courriel à l'adresse . Les frais de participation s'élèvent à 30 euros (20 euros pour les étudiants). Ils couvrent les fournitures, le repas ainsi que la réception. Ils doivent être payés par virement bancaire avant le 25 mai 2013 sur le compte de la Haute École de Bruxelles, la communication mentionnant « séminaire Termisti-CVC 2013 : votre nom et votre prénom ».

N° de compte : 068-2143700-27
IBAN : BE48 0682 1437 0027
BIC : GKCCBEBB
MCF Haute École de la Communauté française de Bruxelles
749, chaussée de Waterloo
B-1180 Bruxelles
Belgique

 

Adresse

Centre de recherche Termisti
Institut supérieur de traducteurs et interprètes
34, rue Joseph Hazard
B-1180 Bruxelles
Belgique
+32.2.340.12.87

Plan d'accès



Appel à contributions

Les Éditions modulaires européennes consacreront un volume de leur collection « Proximités - Sciences du langage » à la thématique de cette rencontre. Outre les intervenants du séminaire, tous les contributeurs potentiels – chercheurs, enseignants et praticiens – sont invités à contribuer à l’appel à contributions. Les textes peuvent être proposés en français ou en anglais




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dernière mise à jour : 5 juillet 2013
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